Une saison épique nous attend, dont l’ingrédient principal est le courage. La troisième année de courses océaniques du Class40 IBSA prévoit deux courses monumentales programmées entre avril et juillet. En tant que détenteur de la première place du circuit international Class40, remportée à la fin de la saison dernière, Alberto Bona se prépare à deux courses transatlantiques à des latitudes beaucoup plus septentrionales que celles auxquelles il nous a habitués les années précédentes. Concrètement : des vents froids et souvent contraires, la possibilité de se retrouver dans le brouillard et de rencontrer des icebergs, des baleines et un trafic commercial important.
Elle débute le 28 avril avec la Transat CIC, nouveau nom attribué à la plus ancienne course transocéanique, dont la première édition a eu lieu en 1960. À l’époque, il s’agissait de l’Ostar, devenue plus tard 1 Star, et aujourd’hui simplement « The Transat ». Des noms légendaires de la voile océanique l’ont remporté, de Sir Francis Chichester à Éric Tabarly. La Transat est également la course océanique au cours de laquelle le monde a découvert le grand talent d’Ellen MacArthur, qui a fait ses débuts à seulement 23 ans dans cette épreuve extrêmement difficile, marquée par de nombreux démâtages, avaries et naufrages survenus au cours de 14 éditions, une tous les quatre ans. L’attente de ce départ est très ressentie, après l’annulation de l’édition 2020 en raison de la pandémie. Elle redémarre avec la 15e édition, huit ans après la précédente. Le départ est prévu cette année de Lorient, en Bretagne (France), le 28 avril ; l’arrivée est prévue à New York, après plus de 3 000 milles de navigation en solitaire. Un maximum de 80 bateaux sera présent au départ : 25 Class40, 35 Imoca, 10 Ocean Fifty et 10 voiliers d’époque.
Naviguer sous la Statue de la Liberté sera certainement une grande émotion, mais l’aventure ne s’arrêtera pas à New York : une autre grande émotion sera d’emmener le Class40 IBSA encore plus au nord, jusqu’au Canada. Un périple inoubliable de 1 200 milles débouchant sur un second défi tout aussi légendaire : la Québec Saint-Malo, l’une des rares courses océaniques atlantiques « à l’envers », à savoir de l’ouest à l’est, en traversant les régions maritimes du Nord et naviguant sur plus de 300 milles le long du fleuve Saint-Laurent au Canada. La course Quebec-Saint-Malo, qui devait se tenir en 2020 pour sa dixième édition, avait été annulée en raison de la pandémie de COVID-19. Cette course océanique se déroule en équipage de trois et est consacrée aux catégories Ultim, Class40, Imoca, Ocean Fifty et Mono ainsi que multicoques entre 45 et 65 pieds. Ils prendront le départ le 30 juin de Québec (Canada) pour affronter les eaux de l’Atlantique Nord et atteindre Saint-Malo (France) où, il y a désormais trois ans, tout a commencé pour le Class40 IBSA avec le départ de la Route du Rhum.
Le Class40 IBSA est actuellement au chantier pour des travaux finaux en vue de la préparation de la saison 2024. Au second semestre, le Class40 IBSA participera également à la Normandy Channel Race de septembre, devenue désormais un classique de la Manche et de la mer Celtique. En attendant la première épreuve de l’année 2024, il est important de résumer les étapes d’une saison 2023 tout simplement passionnante : six courses océaniques disputéesavec deux victoires et trois podiums, le record du plus grand nombre de milles parcourus en 24 heures par un Class40. Avec plus de 15 000 milles nautiques parcourus, cette performance a permis d’atteindre la première place au classement général du Championnat international Class40.
L’année 2023 d’Alberto Bona a commencé par une victoire lors de la RORC Caribbean 600, le « slalom » de 600 milles entre les îles des Caraïbes, suivie en avril d’une troisième place dans la première course transocéanique de la saison, le Défi Atlantique, disputé en deux étapes entre la Guadeloupe et La Rochelle. De retour en Europe, le Class40 IBSA a participé à la Normandy Channel Race en juin, remportant la sixième place. Retour sur l’Atlantique pour la Les Sables-Horta-Les Sables : la deuxième victoire est arrivée, « le plus beau résultat », commente Alberto Bona.
Sept jours seulement se sont écoulés entre Les Sables et la Rolex Fastnet Race : fraîchement victorieuse de son tour du monde en équipage, la navigatrice Francesca Clapcich monte à bord avec Alberto Bona. Un départ malheureux a relégué l’équipe à la huitième place, mais l’expérience reste inoubliable.
Une fois la pause estivale terminée, il est temps de se concentrer corps et âme sur la Transat Jacques Vabre, que le Class40 IBSA achève, à fin novembre, avec une magnifique troisième place.