De Portland à la ville de Québec : une petite aventure pour le Class40 IBSA

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De Portland à la ville de Québec : une petite aventure pour le Class40 IBSA

12 juin 2024

Après une traversée océanique de près de 3 500 milles, le transfert côtier des États-Unis au Canada (1 200 milles) peut sembler un jeu d’enfant. En fait, le voyage du Class40 IBSA de New York à la ville de Québec, d’où partira la prochaine course océanique, a aussi représenté une aventure pleine de péripéties.

Alberto Bona a confié au capitaine Pierre Regaud, surnommé Pierrot, et au marin Jacques la responsabilité de transférer le Class40 IBSA de la ligne d’arrivée de la Transat CIC à celle de départ de la Transat Québec Saint-Malo. Le transfert s’est déroulé en deux étapes : la première de New York à Portland dans le Maine, la seconde de Portland à la ville de Québec.

L’escale à Portland s’est rendue nécessaire pour réparer le Class40 IBSA. Il a reporté des dommages à la suite de la délamination d’une partie de la coque survenue près de l’Irlande, dans les premiers jours de la Transat CIC. Cette délamination est probablement due à une collision avec un objet flottant non identifié. Après avoir réparé les dégâts et terminé le contrôle du bateau et de l’équipement, Pierrot et Jacques se sont embarqués pour le Canada le 22 mai. Pierrot commente qu’ils ont laissé derrière eux « la chaleur des ruelles de Portland et de la Marina, à l’abri des rafales » pour retourner naviguer « dans l’eau et les vents froids de la haute mer. »

De Portland à Port Canso, Nouvelle-Écosse, Canada : deuxième étape du voyage d’IBSA vers la ville de Québec. Après une première nuit claire et un vent modéré, Pierrot et Jacques ont rencontré des bancs de brouillard dense qui les ont obligés à naviguer uniquement au radar. Arrivés à Port Canso, ils ont dû s’armer de patience et plonger dans l’eau pour dégager l’arbre de l’hélice d’une corde encastrée, provenant probablement d’une des nombreuses cages utilisées par les pêcheurs.

L’escale à Port Canso Marina a duré environ 12 heures, le temps de vérifier le fonctionnement du GPS en mode d’alarme de décharge de l’ancre avec un mouillage léger. Une situation qui pourrait également se produire pendant la compétition dans le tronçon fluvial du Saint-Laurent, s’il s’avérait nécessaire de mouiller l’ancre pour résister au courant opposé. Lorsque le vent s’est affaibli et a tourné vers le nord-est, le Class40 IBSA a pu reprendre la navigation.

L’étape suivante a été Gaspé, une petite ville située à l’extrémité de la péninsule du même nom. Elle se trouve dans la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, dans l’est du Québec, à environ 650 km au nord-est de la ville de Québec. Ici, après avoir salué Jacques et embarqué son remplaçant, Pierrot a évalué quand repartir et avec quel équipement poursuivre le voyage, car les conditions météorologiques s’annonçaient plus intenses que les jours précédents. « L’objectif consiste à naviguer le long du fleuve Saint-Laurent avec suffisamment de puissance pour atténuer les effets des vagues et des fréquentes inversions de courant. » – explique Pierrot – « Je ne voudrais pas me précipiter dans cette zone ; avec une fenêtre météorologique si réduite, il s’avère plus sage d’attendre pour choisir la bonne stratégie ! »

Le Class40 IBSA a ensuite quitté Gaspé à l’aube du 31 mai, pour bénéficier de meilleures conditions de visibilité et éviter les bouées dans la baie à la sortie de l’écluse. Il a fait un dernier arrêt à Tadoussac, un village de 800 habitants dans la région touristique de la Côte-Nord du Québec, avant de poursuivre sans interruption jusqu’à la ville de Québec.

La dernière étape du voyage s’est déroulée sans encombre, malgré la dangerosité du trajet : le canal présentait une largeur très restreinte et, comme l’a raconté Pierrot, « était sauvage au-delà du raisonnable ». Il s’agit en effet d’un terrain rocailleux, avec de nombreux arbres de part et d’autre et beaucoup de brouillard. « Heureusement qu’il y avait un radar, nous avions du mal à percevoir les bruits et même les navires qui nous dépassaient apparaissaient soudainement, à tel point que nous entendions leur corne de brume juste avant de les apercevoir » – a conclu Pierrot.

Après beaucoup de brouillard et 15 jours de mer, le vendredi 7 juin au matin, le Class40 IBSA est arrivé à la marina de la ville de Québec. Ici sont déjà amarrés certains des 32 Class40 qui partiront le 30 juin prochain pour la Transat Québec Saint-Malo, la traversée qui ramènera la flotte en Europe.

Le 15 juin, Alberto Bona arrivera également au Canada pour entamer la dernière partie de sa préparation d’avant-course océanique où il sera rejoint par ses deux compagnons de voyage : Pablo Santurde del Arco et Luca Rosetti.

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