TQSM – L’arrivée |

16 juillet 2024

Le 15 juillet, peu après 16 h 30, Alberto Bona, Luca Rosetti et Pablo Santurde del Arco ont franchi la ligne d’arrivée de la Transat Québec Saint-Malo en sixième position.Cependant, dans le classement officiel, ils ont pris la septième place de la course océanique, en raison de la compensation attribuée au bateau E. Leclerc – Ville La Grand d’Antoine Magré. Ce dernier était venu en aide à l’équipage d’Acrobatica et d’Alberto Riva, qui avait fait naufrage le 9 juillet.

Moins de deux heures avant la fin de la course, un vent du sud s’est levé à Saint-Malo. Il a balayé la digue foraine du port, où une foule s’était massée pour voir les bateaux franchir la ligne d’arrivée en direct. Ce vent a contraint les équipages, après avoir parcouru 2 800 milles, à naviguer au près serré le long de la côte bretonne, entre les rochers et les phares.

Le Class40 IBSA franchit la ligne d’arrivée, déclenchant immédiatement une triple accolade à bord. Cela couronne une course très difficile et une excellente cohésion entre les trois marins, qui ont su former une équipe dès le départ, comme ils le raconteront plus tard.

Il faudra encore deux heures et trois averses pour que les écluses se débloquent, rentrer au port, toucher terre et pouvoir enfin embrasser les trois marins fatigués, mais satisfaits d’avoir accompli un grand exploit. « Une course océanique très difficile et à bien des égards inédite – raconte Alberto Bona – nous avons dû constamment rattraper notre retard. Toutefois, nous sommes toujours restés dans le jeu, concentrés et déterminés à ne pas nous laisser piéger par un choix risqué comme celui de partir vers le nord. »

Le Grand Nord, ainsi que la première journée et la première nuit de navigation le long du fleuve, se sont avérées les vedettes absolues de cette course océanique : « Le fleuve Saint-Laurent a été difficile – explique Luca Rosetti – le peu de vent, les courants, la zone de course très étroite ont représenté des ingrédients décisifs. Les compétiteurs se sont démontrés d’un calibre exceptionnel, exigeant une concentration absolue sans aucune marge d’erreur. »

« La décision de remonter vers le nord après Terre-Neuve – reconstruit Pablo Santurde del Arco – a peut-être représenté une erreur initiale. Cependant ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est notre détermination à ne pas abandonner et à regagner notre position petit à petit, mille après mille. »

La composante psychologique a revêtu une place très importante dans cette compétition, d’autant plus que les modèles de simulation de course donnaient un retard potentiel de 400 milles sur le premier, alors qu’en mer le retard réel s’élevait déjà à 240 milles. « Nous n’avons pas baissé les bras, nous avons trouvé une dépression en formation – commente Alberto Bona – et nous l’avons utilisée pour nous remettre en jeu. »

Pendant ce temps, le Grand Nord dévoilait des panoramas inédits. C’était une nouvelle expérience dans une mer presque gelée et animée, où des dizaines de globicéphales jouaient avec les vagues créées par les marins lors de la descente vers le sud. En évoquant ce souvenir, un éclair apparaît dans les yeux d’Alberto Bona : l’allusion de quelque chose d’unique, déjà devenu une expérience, une référence à cette mer de glace, un « je n’avais jamais navigué aussi loin au Nord » qui marque un nouveau chapitre dans l’histoire du Class40 IBSA et de ses hommes.

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