TRANSAT JACQUES VABRE | DAY 16

13 novembre 2023

Une course pour les cœurs forts, qui n’est pas encore terminée. Si la première partie de la deuxième étape de la Transat Jacques Vabre, à savoir la traversée du golfe de Gascogne, a été une lutte pour la survie contre les vagues et au près, la deuxième partie, à partir de la côte portugaise, a été un test d’endurance et de tactique.

Après le vent, en effet, le calme est venu rebattre les cartes, créant des stop-and-go qui ont transformé la course du Classe40 IBSA et du groupe de bateaux qui étaient en tête en une course-poursuite.

Mais reprenons à partir du 9 novembre à 16 heures. Le Class40 IBSA est en deuxième position derrière Amarris d’Achille Nebout avec Gildas Mahé au milieu d’un calme de 2 milles à une vitesse de 1,3 nœud dans l’Algarve portugais. Le temps de prendre une douche, de manger et de se reposer, de vérifier l’état du bateau et de faire le point sur la meilleure stratégie pour approcher le waypoint de l’île de Porto Santo, qui se trouve dans une zone très peu ventée.

Le Class40 IBSA, qui reste dans le groupe de tête, prend la décision audacieuse de se diriger vers l’est à la recherche du vent. Les conséquences ne manquent pas lorsque l’on navigue à vue, en s’éloignant du waypoint et en s’engageant sur une route qui pointe vers les îles Canaries. Le suivi est impitoyable : la proue d’IBSA pointe vers les côtes africaines, sa position dans le classement reculant vertigineusement à l’approche des îles Canaries.

Ce ne sont pas des jours et des nuits faciles : Alberto Bona et Pablo Santurde d’Arco se « disputent » avec l’installation électrique, connaissant quelques petites pannes qui les occupent la nuit et empêchent le déroulement normal des quarts, le vent est faible et la tête du classement s’éloigne. Le 11 novembre, à 7 heures du matin, le relevé a été inoubliable : le Class40 IBSA se trouvait à plus de cent milles de la tête de course. Mais la voile est un jeu pour les cœurs forts et les esprits stratégiques, et bien que souffrant, Alberto Bona poursuit sa stratégie : la route de l’Est ne connaît pas de compromis, il continue avec le plan préparé, presque un acte de devoir.

La rescousse commence le soir même, après 19 heures, le 11 novembre : Alberto Bona empanne dans l’air au nord de Lanzarote, dans les Canaries, où il trouve le plus de vent. Il fait nuit quand Bona choisit à nouveau le sud et passe dans le canal entre Fuerteventura et Gran Canaria : à 7 heures du matin le 12 novembre, l’écart s’est réduit de moitié, le Class40 IBSA est désormais septième à 65 milles d’Amarris qui a choisi la stratégie inverse en restant le plus à l’ouest possible, avec moins d’air mais moins de milles à parcourir, tandis qu’une poignée de bateaux choisissent la stratégie du milieu et se glissent entre Gran Canaria et Tenerife.

L’alizé reste timide à 15 nœuds tout au long de la journée de dimanche et à 17h arrive l’empannage que nous attendions tous : plus de descente vers le sud le long de la côte africaine pour le moment. Le Class40 IBSA procède par empannages successifs, visant à rester dans le vent tout en mettant le cap sur la Martinique ; le retard est réduit à 16 milles, il reste 2 416 milles à parcourir et devant, le vent redevient faible, l’alizé soufflant humide entre 12 et 16 nœuds, mais il y a encore beaucoup de chemin à parcourir.

« Nous nous en sortons bien, commente Alberto Bona, les bords vers le sud ont été très intéressants, notre stratégie a commencé au Portugal, et nous nous en sommes bien sortis, mais peu à peu les options vers l’ouest se sont réduites. Personne ne lâche un centimètre, il s’agit maintenant de bien naviguer dans les rafales, l’objectif est d’obtenir l’alizé le plus profond, car ceux qui sont restés dans les hauteurs, à l’ouest, le trouvent interrompu à plusieurs endroits ».

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