Plus de 40 heures de navigation avec une mer agitée, un vent tourbillonnant et deux dépressions à affronter, dont la seconde de nuit, près des côtes galiciennes, à tirer des bords après Finisterre. C’est un Golfe de Gascogne que l’on n’oubliera pas, celui affronté par le Class40 IBSA et la flotte déployée dans la deuxième étape de la Transat Jacques Vabre, qui a vu son départ lundi à 10 h 45 de Lorient, en Bretagne, par un temps furieux et une mer déchaînée. Mais plus la mer se déchaîne, plus Alberto Bona et Pablo Santurde del Arco réagissent, et ils le font avec un excellent classement, en deuxième position au relevé de 12 heures le mercredi 8 novembre, après Finisterre, après le virement de bord qui représente un premier tournant vers le sud.
Alberto et Pablo courent vite : toujours dans le peloton de tête qui anime la flotte des Class40, ils enchaînent les milles avec le mirage des alizés et de la chaleur, en se dépêtrant d’une rafale de vent à l’autre. Les audios d’Alberto arrivent également du bord, où c’est le bateau qui parle, avec le bruit des chutes de la vague, un rythme constant, des battements qui racontent à eux seuls l’allure et la mer. « Tout va bien à bord d’IBSA » déclare Alberto Bona avec ce qui semble désormais être un mantra pour le marin, « Nous avons bien navigué jusqu’à présent. Cela a été un véritable défi, et comme prévu, nous avons trouvé beaucoup de mer. Nous savons que nous devons passer rapidement et courir vers le sud ».
La quasi-totalité de la flotte a choisi de rester au large pour le passage délicat à Finisterre, qui marque la sortie du golfe de Gascogne, en naviguant au près entre la terre et la zone interdite, bravant le second front. À l’aube, la sortie du chenal imaginaire entre la côte galicienne et la « no sail zone », enfin un bord au large pour se mettre dans la meilleure position pour entamer la descente vers le sud, clôturant ainsi une phase très difficile et tactique de la course océanique. Un peu plus de 400 milles ont été parcourus jusqu’à présent, il en reste3 300, et – comme le veut le scénario – les défis ne manquent pas : sept bateaux à moins de trois milles, puis dix-sept milles d’avance sur le reste de la flotte.