8 NOVEMBRE

08 novembre 2022

Un jour de congé, un jour de report et aujourd’hui est déjà, encore une fois, la veille. Ce matin, l’auditorium du port de Saint-Malo accueille le briefing météo de préparation au départ, et les tonalités seront bien plus détendues que le briefing de samedi dernier.

« Il va falloir remonter au vent pour franchir la pointe bretonne et sortir de la Manche » – explique Alberto – « Ensuite au large du golfe de Gascogne, nous aurons un front à traverser, et ce sera une phase difficile mais gérable. Il faut comprendre s’il y aura un deuxième front à passer, ou si on pourra rattraper le vent du NO avant l’anticyclone des Açores. Ce que montrent les modèles, c’est que l’anticyclone reprend de la vigueur, ce qui peut fournir des alizés puissants dans la deuxième partie de la route. Au bout de 4 ou 5 jours, il sera peut-être possible d’être arrière pour une descente rapide : si tout cela se confirme, et qu’une dépression tropicale supplémentaire ne se forme pas comme l’indiquent certains modèles de prévision en changeant ainsi tout, on pourrait faire une descente rapide Route du Rhum. C’est marrant ».

On parle déjà d’un éventuel record kilométrique au moins pour les Ultim 32/23, les trimarans géants. Auteur du précédent record, Francis Joyon, né en 1956, est présent au départ, toujours avec son trimaran Idec : c’est l’un des navigateurs solitaires les plus expérimentés et les plus respectés : des rides qui sillonnent son visage, des yeux deux fentes. Son objectif est de réitérer l’exploit de 2018, passer sous les 7 jours et 14 heures de navigation pour les 3600 milles qui le séparent de la Guadeloupe. Bref, le but est de finir dans l’histoire, et de mettre la main dans le bronze le long de l’avenue des records, car ici l’allée des célébrités est entièrement dédiée aux marins.

Et pour le Class40 ? Le record de distance appartient au Français Yoann Richomme sur qui en 2018 a navigué en 16 jours, 3 heures, 22 minutes et 44 secondes, avec une vitesse moyenne de 9,14 nœuds en temps réel (on ne va pas tout droit sur un bateau, et 3 600 miles sont théoriques) 4309 miles.

Il est plausible, compte tenu du vent et de la direction attendus, que cette année nous puissions aspirer à descendre davantage en termes de temps de parcours, compte tenu également de la technologie des nouveaux bateaux au départ, et de l’étrave scow qui en poupe devrait les rendre nettement plus rapide.

Jusqu’ici la théorie, mais aujourd’hui est une journée de pratique : nouveaux choix concernant les voiles, le briefing météo, et les derniers préparatifs, le déclenchement de l’alarme pour sortir les bateaux de l’écluse, dans un calme inédit et non dans le chaos , le public et les événements « mondains » induits par la grande fête, celle qui n’a pas été reprogrammée et ne peut être reprogrammée à Saint Malo.

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